La Promesse de l’Aube sur le Volcan Kélimutu à Flores (Indonésie)
- par websitebuilder
- •
- 19 déc., 2017
- •

Je n’ai pas d’appréhension…en face de ma chambre la Vierge Marie veille sur moi ( la population est en majorité catholique, héritage des portugais qui ont aussi donné le nom à cette île, l’île des fleurs ).

La veille, à l’hôtel privé d’électricité ( les coupures sont fréquentes), seul à l’hôtel j’honorais un plat de riz et de légumes lorsqu’un groupe joyeux et bruyant s’est invité à la table voisine. Des militaires timorais en goguette venus de l’île voisine de Timor pour une semaine de vacances. Naturellement, je fais l’objet de questions et la conversation s’engage.
D’où venez-vous, quel âge avez-vous ( quelle indiscrétion s’agissant d’un jeune sexagénaire !), avez-vous des enfants, pourquoi voyagez-vous seul sans votre épouse, quel est votre métier, combien avez-vous payé votre billet d’avion… J’ai dû interrompre la conversation arguant d’un réveil aux aurores. Je ne savais pas que j’allais les croiser à nouveau au sommet du Kelimutu le lendemain matin…

Mais je le soupçonne d’avoir incité l’employé de l’hôtel à m’accompagner. Car, il est inquiet Marcus. Depuis ma chute tout habillé dans les eaux chaudes près de Bajawa avec argent, passeport, téléphone, carte bleue et tutti quanti, il me surveille comme le lait sur le feu.
En fin de compte il a délégué ce rôle à mon accompagnateur !
Une fraîcheur vivifiante nous accompagne au cours de la montée. Le chemin est facile d’accès. Après avoir parcouru environ 1,5 km, on termine la montée par 127 marches. Une balustrade aide à franchir les dernières dizaines de mètres. En moins de 30 minutes nous arrivons à destination.
Dans l’obscurité ambiante ma lampe torche est bienvenue même si au sommet une faible lueur commence à distiller une pâle lumière, la promesse de l’aube…

On fait silence. Le lieu est magique. Il inspire le respect et peut-être aussi la crainte à proximité de ces trois cratères encore endormis. N’oublions pas qu’appartenant à la catégorie des volcans gris, de type éruptif qui projette dans l’espace des cendres volcaniques, le Kelimutu, découvert par des géologues hollandais en 1914 au moment où l’Europe allume une mèche meurtrière, reste actif.
Nous sommes à un peu plus de 1600m ( sommet à 1639m) mais nous dominons un manteau cotonneux qui enveloppe la vallée.
Le globe lumineux va surgir à l’horizon comme s’il sortait de son lit. Nous assistons à la naissance du monde.
Le ciel flamboie à la lisière du trait nuageux, le moutonnement des nuages s’éclaire, les eaux sombres des trois cratères pâlissent, le mystère de ce phénomène géologique singulier se dévoile, l’ombre devient lumière et les cratères apparaissent dans le chatoiement des couleurs dont les nuances changent au fur et à mesure que le soleil se hisse au-dessus de l’édredon nuageux.

Passé ce moment de plénitude, je déclenche l’obturateur de mon appareil photo pour conserver les images qui s’impriment sur ma rétine.





Je me penche, mais pas trop – le lac est acide- sur le TIWU NUWA KOO FAI. Sa couleur, où le bleu domine, est attirante mais elle peut changer comme en 2016 où le bleu a fait place au blanc. Les échanges chimiques comme le pinceau du peintre usent de leur libre arbitre pour changer la teinte de leur œuvre, la couleur du lac.
Le lac des ancêtres revêt un visage sombre, la couleur du deuil. Il est bordé face à moi par une falaise qui lui sert de frange mais de mon côté la pente abrupte me rend prudent. J’éprouve un certain vertige. Le TIWU ATA POLO quant à lui tend un miroir brun.
Les légendes locales donnent évidement une autre explication à ce phénomène géologique et chimique. C’est de bonne guerre. Les esprits à savoir les âmes des morts y résident…
…mais ne réveillons pas les âmes noires nichées dans les profondeurs. Il est temps après 2h passées au chevet des trois lacs de redescendre.
Il est 8h. C’est à ce moment qu’une clameur surgit en contrebas, c’est mon groupe de Timorais qui grimpe les dernières marches en s’esclaffant avec forces gestes et voix qui portent.
On se salue et on entame la conversation. On me demande de faire un cliché du groupe avec l’appareil photo qu’on me tend…je tente de déclencher l’obturateur, en vain. La batterie est déchargée ! Le groupe éclate de rire sans amertume. Alors je propose de faire une photo avec mon appareil que je leur montre sur mon réflex.
A mon retour en France, j’ai envoyé plusieurs clichés à Marcus, à charge de les redistribuer ce que j’ai pratiqué aussi pour les personnes rencontrées au cours de mon séjour à Florès.
Je me promène autour du volcan et prends quelques clichés de la végétation aux alentours. Le Kelimutu est doté d’un parc national qui recèle une riche biodiversité. La flore est abondante et variée et j’ai pu rapidement identifier des bégonias et des rhododendrons.

Marcus m’attend sur le parking et il me fait une proposition bizarre, celle de le suivre à pied sur le chemin empierré pendant 2 kms ! J’accepte mais l’estomac proteste un peu. Ce n’est que partie remise. De retour à l’hôtel je m’enfile une crêpe à la banane, un œuf sur plat et un café. Pour la douche c’est autre chose. Elle laisse passer un mince filet d’eau puis un goutte à goutte et enfin panne sèche.
La responsable de l’hôtel me propose d’utiliser une autre chambre libre. L’honneur est sauf. Je nouerai des liens avec la famille qui gère l’hôtel, laissant mon statut de client provisoirement en retrait.


Le quartier hippie
Notre road trip a commencé à San Francisco, ville marquée dans notre imaginaire collectif par le « Summer of love » de 67 et je me suis demandée si « la maison bleue adossée à la colline » existait bel et bien et si les rues sont encore emplies du parfum mythique de « tous les hippies de San Francisco, plein d’amour brûlant dans leurs yeux ».

14 novembre 2021. Les roues de l’avion entrent en contact avec la piste unique de l’aéroport de Sao Pedro sur l’île de Sao Vicente, une des 10 îles du Cap Vert.
L’avion est bondé. Comme le mien l’était en mars 2020 de retour d’Ethiopie. Et pour cause les opérations de rapatriement transformaient l’aéroport d’Addis Abbeba en ruches bourdonnantes. Les avions étaient pris d’assaut. Le virus entamait sa course mortelle autour du globe. Depuis, l’Ethiopie est le théâtre d’une guerre civile meurtrière dans la région Nord où je randonnais. Depuis je pense souvent à ceux que j’ai pu croisés ou rencontrés ? Que deviennent-ils ?

Ce dicton résume à lui seul cette ville.
Dressée le long du Guadalquivir, sa situation stratégique lui a permit d'être une ville puissante et riche. Grâce à son histoire, Séville a hérité d'un passé arabe et quelques siècles plus tard, elle fut également le principal port de commerce en Europe vers les Amériques au temps de la conquête espagnole.

Mai 2010
Passer de la climatisation de l’avion à un bain de chaleur voilà le premier contact avec le Vietnam et sa capitale Hanoï. En ce début d’après-midi il fait 40°. Commence notre périple de 15 jours du Nord au Sud.
Cette année 2010 Hanoï fête ses mille ans. L’empereur Ly Thai Tô en 1010, au septième mois lunaire, fonda ce qui allait devenir Hanoï. La vue d’un dragon surgissant du ciel, heureux présage selon lui, l’incita à faire du lieu sa capitale « Thang Long » la ville du dragon qui s’élève.

Mai 2016. Madame et moi décidons de visiter l’île de Madère située à une portée d’heures de l’hexagone.
L’envie me tenaillait depuis plusieurs années de fouler cette étonnante île volcanique accueillante aux amoureux ou aux passionnés des fleurs, de la nature sauvage, des randonnées pédestres le long des levadas.

Nous sommes le mercredi 4 avril 2017. C’est jour de Galungan.

Lundi 27 novembre 2017
Depuis 7 heures du matin, assis en plein vent à l’arrière de notre bateau sur un fauteuil en bambou, je contemple le sillage qui strie les eaux du fleuve mythique et nourricier du Myanmar, l’Irrawaddy. Il fait froid. Un brouillard digne des brumes du plat pays cher à Jacques Brel nous accompagne depuis le départ de Mandalay. Il nimbe le large et vaste fleuve d’une atmosphère à même de susciter en nous des vapeurs nostalgiques ou romantiques. Par le travers, apparaît une embarcation chargée à ras bord de birmans comme une ombre fantomatique ou un banc de poissons filant sous le nez du plongeur en apnée.